October 24-26, 2007
Toronto, Ontario, Canada

Paper: Les Musées Français et leurs publics a l’âge du Web 2.0. Nouveaux usages du multimédia et transformations des rapports entre institutions et usagers ?

Gaëlle Crenn, Université Nancy 2, GRICP;  et Geneviève Vidal, Université Paris XIII, LABSIC, France

Résumé

Les sites Web des institutions muséales offrent une scène riche d’innovations à l’heure où les usages de l’internet ne cessent de se déployer. L’irruption de nouvelles potentialités et de nouveaux usages à l’âge du Web 2.0 contribue à modifier, dans une certaine mesure, les rapports entre les institutions muséales et leurs publics. Les conceptions nouvelles de la création et de la gestion de l’information, dans un contexte d’échange généralisé, bouleversent la conception de l’autorité du musée comme détenteur et dispensateur de savoir exclusif ; ainsi que l’auctorialité des contenus, tandis que de nouvelles figures, plus collectives, de l’usage se dessinent. Les technologies Web 2.0, permettant de faire entrer les contenus des publics dans les sites des musées, vont-elles transformer les modalités de production et de réception des contenus muséaux ? L’étude proposée analyse ces évolutions par l’étude d’un corpus de 15 sites d’institutions muséales (cinq en Amérique du Nord et 10 en France) de façon à présenter les réalisations actuelles dans les musées français. L’appropriation de ces technologies reste pour l’instant encore relative dans les musées français. Ce sont peut-être, à l’exemple du Brooklyn Museum, pionnier en ce domaine, l’association de formes renouvelées de participation des publics aux activités du musée, et d’innovations rendues possibles par le Web 2.0, qui guideront les évolutions les plus notables vers les musées 2.0.

Mots-clés : Web 2.0, usages, participation, autorité, auctorialité, France

Abstract

The Web sites of the museal institutions offer a rich scene of innovations when the uses of the Internet increasingly spread. The irruption of new potentialities and new uses at the age of Web 2.0 contributes to modify, to a certain extent, the relationship between the museal institutions and their publics. The new designs of the creation and the information management, in a context of generalized exchange, upset the design of the authority of the museum as exclusive holder and dispenser of knowledge, as well as the auctoriality of the contents, while new figures, more collective, of use, take shape. Will technologies Web 2.0, which allow to insert the contents of public in the sites of the museums, transform the methods of production and reception of the museal contents? The paper analyzes these evolutions trough the study of a corpus of 15 sites of museal institutions (5 in North America and 10 in France) in order to present the current achievements in the French museums. The appropriation of these technologies remains for the moment still relative in the French museums. As the Brooklyn Museum, pioneer in this field, shows, the association of renewed forms of public’s participation, and of Web 2.0 innovations, may guide the main future evolutions towards museums 2.0.

Keywords : Museum, uses, multimedia, video, communication, ambiance, social computing, Web 2.0, participation, authority, auctorality, France

Les sites Web des institutions muséales offrent une scène riche d’innovations à l’heure où les usages de l’internet ne cessent de se déployer. En effet, le processus d’appropriation du réseau mondial mène vers de nouvelles pratiques interactives des internautes et des inventions relevant de ce qui est convenu d’appeler le web2.0, un Web participatif et collaboratif. Plus de dix ans après la création des premiers sites Web, ces désirs d’innovations socio-techniques, à l’heure d’un Web 2.0, sont l’occasion de réinterroger les usages de sites de musées et les relations entre les musées et leurs publics.

En France, les musées ont en général su s’approprier les technologies interactives pour s’adresser à des publics, visiteurs ou non, issus de groupes sociaux diversifiés. Support de communication, outil de préparation et d’aide à la visite, accès à des ressources documentaires, moyen d’échanges avec les publics, l’internet inspire les professionnels de musée, qui tentent d’intégrer les différences socio-culturelles dans la conception des sites web. Les nouvelles technologies du Web 2.0 permettent de dépasser les catégories habituellement déclinées pour le multimédia dans les musées. De plus, les conceptions nouvelles de la création et de la gestion de l’information, dans un contexte d’échange généralisé, modifient la conception de l’autorité du musée comme détenteur et dispensateur de savoir exclusif ; parallèlement l’auctorialité des contenus est évaluée au l’aune de nouveaux critères, tandis que de nouvelles figures, plus collectives, de l’usage se dessinent.

Pour le musée, l’objectif principal reste néanmoins la diffusion de l’offre scientifique et culturelle auprès d’un public à élargir, pour des raisons économiques et dans le cadre d’une (difficile) démocratisation culturelle. Les musées veulent garder le privilège de désigner les savoirs et les formuler. Et sans doute ont-ils raison si l’on relève que Larry Sanger, co-fondateur de Wikipedia, lance un projet concurrent écrit par des experts (Moody, 2006), ou la multiplication des chartes d’utilisation sur les sites 2.0 afin d’appeler au respect de la vie privée et d’éviter de promouvoir des informations diffamatoires. Comment penser expertises des musées et participation des publics ?

Ainsi, le secteur muséal se retrouve dans une situation délicate ; en effet celui-ci doit à la fois assurer la diffusion légitime des arts et des sciences et se situer dans ces réseaux nouveaux d’échanges de contenus. Elargir et cibler, s’adresser à tous et personnaliser, perpétuer et innover, tels sont les thèmes porteurs à la fois d’un renouveau pour le secteur muséal et d’une certaine fragilisation. Tenant compte de l’émergence des nouvelles technologies 2.0, comment penser l’association de la documentation et de la participation ? Les technologies Web 2.0, permettant de faire entrer les contenus des publics dans les sites des musées vont-elles modifier les modalités de production et de réception des contenus muséaux ?

Pour répondre à ces questions, nous avons étudié un corpus de 15 sites d’institutions muséales (cinq en Amérique du Nord et 10 en France) de façon à présenter les actuelles réalisations en matière de technologies Web 2.0 par les musées français et la participation des internautes sur ces sites. Nous identifions les services Web 2.0 dans les sites et relevons les évolutions des sites marquant des efforts pour fournir aux internautes des services en ligne, sans pour autant passer le cap du web participatif et contributif. La seconde partie de l’analyse des sites porte sur la participation, visible et publiée, des internautes, et ce tant au niveau quantitatif que qualitatif. Les cas internationaux fournissent un point de repère de façon à situer l’avancée des musées français. Le nombre de cas retenus correspond donc à la phase d’émergence dans laquelle les musées se trouvent.

Musées, Technologies Web 2.0 Et Transformation De La Notion D’usage

L’utilisation du multimédia en ligne dans la sphère muséale est restée dans une première phase assez prudente. Les sites internet étaient utilisés essentiellement comme substituts aux supports physiques de communication et d’information (informations pratiques, visites virtuelles, pour la présentation de l’institution et la préparation à la visite), et les contenus exploitaient, pour la plupart, peu les potentialités de l’interactivité (Vidal, 2006). L’accès aux contenus suivait le développement d’une logique de diffusion documentaire, issue des productions des professionnels de la conservation, étendues progressivement à des cercles de diffusion élargis (Welger-Barboza, 1998). Enfin, concernant les échanges avec les publics, dans les courriers électroniques et l’utilisation des forums, subsistait la tentation de contrôler étroitement et de limiter ces échanges, tenant ainsi les publics à distance. L’irruption de nouvelles potentialités liées aux technologies du Web 2.0 semble modifier ce schéma établi.

Selon les fondateurs de la notion, le Web 2.0 concerne non seulement des fonctionnalités et des services nouveaux, mais plus largement une philosophie différente née de leur interaction : pour les usagers, le Web devient une plate-forme de services, au sein de laquelle les contenus sont accessibles et largement appropriables. L’internaute contributeur intervient sur le fond (les contenus), la forme et la description par mots-clés et commentaires. Ainsi, si « un des traits les plus remarquables de l'ère Web 2,0 est la montée du phénomène «blog » », c’est leur relation avec la technologie RSS, par l’abonnement permettant l’accès permanent à des pages actualisées, qui représente l'avancée la plus significative dans l'architecture du Web (« le Web incrémenté ») (O’Reilly, 2005). Les blogueurs ne se contentent pas d'échanger des liens, ils peuvent aussi, via le mécanismes des trackbacks (suivi des traces), voir qui les a associés à leur page et répondre soit par un lien réciproque soit par des commentaires. La blogosphère se constitue par ce réseau de liens enchevêtrés. Les sites de partage de contenus tels que Flickr, Youtube, où l’accès est notifié mais n’a pas à être approuvé, permettent également de nouvelles gestions de contenus de façon souple. Enfin, les dispositifs d’étiquetage (tags) introduisent une façon nouvelle d’attribuer une qualité et une réputation aux sites, fondée sur les intérêts et les mentions que les internautes en font.

Dans ce contexte d’émergence d’usages collaboratifs, collectifs et participatifs, les relations entretenues entre l’institution muséale et les usagers se trouvent modifiées. Tout d’abord, l’autorité de l’institution, détentrice exclusive du savoir autorisé, peut être remise en question par la collectivité des usagers créateurs de contenus. Parallèlement, l’auctorialité, à savoir la détention d’un droit d’auteur indentifiable, est déplacée, au profit de nouvelles conceptions d’auteur collectif. Les conceptions mêmes de l’usage sont profondément modifiées : de la rencontre entre une offre et une demande, ou de la résultante d’un ajustement entre usages prescrits et usages réels (LeGoaziou, 1992), l’usage devient un processus de médiation généralisé, au sein d’une chaîne non finie de médiations, de producteur à récepteur – producteur. Le modèle, qui avait conduit, dans les premières analyses de multimédia culturel, à étendre la notion d’usage à des chaînes de médiations, où des usagers de sites devenaient producteurs pour d’autres usagers secondaires (Noel-Cadet, 2003), se trouve ici considérablement élargi. Dès lors, la figure classique de l’auteur est relativisée (un auteur autorisé et repérable) au profit de nouvelles figures d’auteurs collectifs, entretenant des rapports diversifiées aux savoirs.

Ces nouvelles figures interrogent la représentation que l’institution muséale se fait de son rôle dans l’espace public. Le monde muséal est structuré par les missions de conservation, recherche et diffusion autour d’une collection (ou de thèmes scientifiques pour les musées ne possédant pas de collection). Reposant sur des compétences professionnelles, ces trois domaines d’activités sont considérés comme l’offre de contenus vers les publics. Le paradigme pédagogique incite à considérer les publics comme des « apprenants » à qui des connaissances adéquatement présentées doivent être délivrées. Le musée privilégie l’incarnation d’une figure du dispensateur de savoir à des publics désireux d’apprendre, ceci à de fins de formation du goût, ou en préalable à une prise de position dans un débat public (Le Marec, 2002). Aussi le musée présente-t-il traditionnellement sur ses sites des contenus « marqués par une « voix » très présente » (Trant, 2006), dans lesquels l’identification de l’énonciateur est immédiate. Dans le même temps, la logique savante qui préside à la conception des bases de données conduit à l’inverse à présenter des objets « de façon isolée, sans contexte et sans liens aux autres objets » (ibid.) Le Web 2.0 place ainsi le musée face à de nouveaux défis : il conduit à questionner sa « responsabilité à interpréter les collections (et son sens de l’autorité) » (ibid.).

Les Expériences Américaines

Au regard des innovations remarquables dans certains musées américains, c’est tout le positionnement de l’institution par rapport aux contenus et aux usagers qui se modifie selon ces termes :

  • la présentation de l’institution et la préparation de la visite deviennent un lien permanent et actualisé avec les usagers.
  • l’accès aux contenus et les échanges avec les usagers deviennent des relations moins asymétriques, et comportent des possibilités de création de contenus par les usagers.
  • la circulation de ces informations passe aussi par des canaux externes à l’institution, incluant les sites de partage de contenus.

A un premier niveau d’analyse, on peut observer une tendance, qui ne constitue pas à proprement parler une innovation du Web 2.0, concernant l’accès aux contenus : les éléments disponibles en ligne sont de plus en plus importants (par exemple des présentations d’expositions), les supports se diversifient (texte, audio et vidéo). L’accès aux collections est également facilité par des modes d’interrogation nouveaux, et une personnalisation des contenus est possible. Par exemple, le Museum of Fine Arts (MFA) de Boston (http://www.mfa.org), propose pour la consultation de ses bases de données, outre les entrées par époques (selon les catégories savantes d’histoire de l’art et de type de collection), des listes de thèmes « populaires » (d’ « animaux » à « femmes et enfants » en passant par « portraits ») censés apporter des entrées plus proches des désirs de consultation des usagers profanes. Par ailleurs, il est possible de faire une visite guidée selon le « choix du directeur », avec un commentaire audio sur les oeuvres sélectionnées, introduisant une dimension plus personnelle dans la visite réalisée. L’espace « MyMFA » permet la création de galerie personnelle, selon les thèmes sélectionnés ; l’accès se fait par inscription et mot de passe, et les galeries ne sont pas publiques. L’œuvre est présentée avec sa notice, il est possible de réaliser plusieurs manipulations des images (zoom, impression); les œuvres sont accompagnées d’extrait audio (les commentaires sont identiques à ceux du « choix du directeur » ou des autres parcours possibles); l’emplacement de l’œuvre dans d’autres parcours de visites et d’explorations des collections est également mentionné. Au-delà de ces dispositifs de navigation sophistiqués et de la personnalisation des contenus, c’est par un flux RSS permettant une présentation quotidienne de l’offre d’activités que le MFA propose un service Web 2.0.

Si le Metropolitan Museum (MET) reste quant à lui sur le modèle d’une newsletter personnalisée, il propose aussi la possibilité de créer une galerie personnelle, album composé à partir de la base de données ; surtout de nombreux podcasts audio sont disponibles. Le musée devient un fournisseur de contenus non seulement consultables, mais aussi téléchargeables, disponibles pour l’appropriation par les usagers.

Le Fine Art Museum of San Francisco (FAMSF) souhaite également insister sur les modes d’accès aux collections. Sur la page d’accueil, une mention précise les possibilités d’accès à la base de données, afin de rendre accessibles des oeuvres non visibles des collections qui « appartiennent au public » (http://www.thinker.org/fam/about/index.asp). Il offre également aux internautes la possibilité de réaliser un album personnel en sélectionnant des oeuvres à partir des collections (« My Gallery ») ; il est possible de la garder privée ou de la rendre publique, devenant ainsi une « exposition virtuelle » dont l’internaute créateur est le « conservateur virtuel ». Ces « expositions » réalisées par les internautes sont ainsi partagées avec les autres utilisateurs. Elles sont présentées par ordre alphabétique de noms donnés par les internautes. Elles sont également classées par dates et par thèmes présentés dans la constitution des collections (animaux, choses, …). C’est le titre choisi par l’auteur qui sert à donner la liste de l’ensemble des « expositions ». Cependant, les notices accompagnant chaque œuvre sont celles de la base de données, garanties par le copyright du musée indiquée en bas de la fenêtre. L’autorité et le contrôle du contenu concernant l’identification, l’interprétation et le discours sur les œuvres restent assurés et contrôlés par le musée.

Le FAMSF est par ailleurs l’un des premiers musées à disposer d’un blog (http://www.thinker.org/). S’il engendre relativement peu de commentaires (généralement un ou deux) sur les messages postés (un ou deux par mois), le blog est un moyen, comme le musée l’expose, « de présenter les actualités, de présenter les expositions, les programmes et les collections, mais également les coulisses des musées De Young et de la Légion d’Honneur qui composent le musée de San Francisco ». En tant que médium nouveau, dont les usages se sont répandus, le blog apparaît ainsi comme un moyen de transmettre un autre contenu et une autre image du musée : l’institution s’ouvre et offre un contenu autrefois confidentiel : les coulisses permettent aux visiteurs de pénétrer l’intimité de l’institution, et ainsi de créer un lien de proximité plus fort avec les publics. Une mention précise que « bien que le musée tente d’assurer la validité des informations présentées sur le blog, les articles ne passent pas par un processus éditorial et des erreurs peuvent survenir » : un régime auctorial spécifique est établi, à mi-chemin entre autorité institutionnelle et contenus exogènes. Les commentaires sont encouragés, notamment sur l’expérience de visite du musée ; les discussions et opinions divergentes sont « bienvenues », dans les limites acceptées par les modérateurs, membres du personnel du musée. L’autorité du musée est ainsi mise en perspective en détaillant deux processus d’attribution de l’auctorialité des contenus, pour les notices des collections, pour les contenus du blog.

Ce blog comprend des éléments textuels mais également des images et des vidéos, Il est notable que certaines sont des productions issues de sites de contenus, telles que celle de l’inauguration de l’exposition consacrée à Vivienne Westwood, produite par Youtube et le producteur Eric Smith (World Love Productions) (http://www.thinker.org/blog/index.asp; 29 mars 2007).

Le Museum of Modern Art (MOMA ; http://www.moma.org/) prolonge cette démarche en éditant ses vidéos directement sur une page spécialement dédiée sur Youtube. Présentant des installations ou démontages d’expositions, ainsi que des vidéos d’artistes présents dans les expositions, le musée rend accessibles des contenus nouveaux, et instaure une relation de complicité avec les internautes. Le musée donne dans le même moment une visibilité sur des réseaux sociaux moins institutionnels. Le musée a également investi en direction de l’audio en proposant « MoMA Audio », une série de programmes audio à télécharger, par exemple pour préparer sa visite du musée. Une inscription au MoMA Audio podcast permet d’être mis au courant des mises à jour (http://www.moma.org/visit_moma/podcasts/feed.xml). On saisit en lisant la présentation du MoMA Audio que le musée vise notamment le public jeune, friand de podcasts, service de plus en plus fréquent sur les sites de médias, comme la radio. C’est sans doute la raison pour laquelle une radio est aussi développée (« Art Radio WPS1.org »). Le MoMA de San Francisco (http://www.sfmoma.org/education/edu_podcasts.html) a enfin mis en place des podcasts (audio et vidéo) de conférences (artistes, conservateurs) ou de visites au musée : « SFMOMA Artcasts », produits en collaboration avec l’entreprise Antenna Audio. Lorsque l’internaute se fait visiteur du musée, il peut alors se présenter à l’entrée du musée avec son lecteur mp3 disposant du ‘artcast’.

Le Brooklyn Museum (http://www.brooklynmuseum.org/) semble présenter le modèle du musée 2.0 le plus abouti. Il possède en effet une rubrique « Community » offrant blogs, poscasts, forums, et dispositifs de partages de photos. En 2006 le musée établit avec l’exposition « Graffiti » (http://www.brooklynmuseum.org/exhibitions/graffiti/) une relation novatrice avec ses visiteurs et la communauté que le musée entend servir. La démarche participative inclut des activités au sein du musée et des propositions multimédias. Ainsi, les visiteurs sont invités à réaliser des graffitis dans une galerie du musée, les images de celles-ci étant progressivement mises en ligne ; sur le site sont disponibles des vidéos et des enregistrements audio téléchargeables de rencontres avec des artistes ainsi que des débats organisées sur le graffiti. Une exposition composée des créations d’internautes à l’aide des outils de dessin numériques proposés par le musée est également en ligne (http://www.brooklynmuseum.org/exhibitions/ graffiti/drawing_tool/drawing_tool_template/drawing_gallery.php); ces créations peuvent être copiées et échangées. Enfin, les internautes sont invités à partager dans un album photographique sur Flickr les photographies de graffitis sur le territoire de Brooklyn. Le musée établit par l’ensemble de ces moyens une relation plus étroite avec ses publics, tissant des liens avec des habitants du territoire, qui peuvent être intéressés par le thème sans être visiteurs de l’exposition. On peut noter à cet égard que l’usage des technologies de l’information peut constituer dans la sphère culturelle un accès moins intimidant au musée, et une relation plus directe aux contenus. L’institution muséale dépasse la dichotomie entre artiste-créateur-producteur et visiteur-contemplateur en échangeant et mêlant les positions : les visiteurs peuvent être contributeurs à la collection en graffant le mur du musée ; ils peuvent être créateurs d’œuvre en ligne ; auteurs de photos de graffitis, qu’ils en soient les auteurs ou les témoins. Lors d’une exposition plus récente, les visiteurs ont été invités à réaliser des photos au sein du musée et ces photographies ont été mises en ligne sur le site du musée. Les commentaires sur l’exposition, faits par les visiteurs dans le musée ou ensuite sur le site internet, y sont également lisibles. Un site sur Flickr est créé par le musée, où les visiteurs sont invités à poster les photos du musée. (http://www.flickr.com/photos/brooklyn_museum/).

Le musée propose également plusieurs blogs, spécialisés dans la conservation, ou thématiques, selon les sujets abordés dans les expositions. Enfin, le musée a ouvert un espace sur MySpace (http://www.myspace.com/brooklynmuseum). Il est possible d’y retrouver les informations du musée, ainsi que les contenus des galeries de photos sur Flickr ; les usagers de Myspace peuvent se connecter avec les « amis » du BM, ou encore utiliser d’autres outils constitution de réseau sociaux tels que Facebook.

Le musée ne se conçoit plus comme l’émetteur unique d’information, mais comme un maillon dans une chaîne d’échanges avec de multiples publics qui peuvent également avoir un statut d’auteur de contenus.

Les Expériences Françaises

Les musées français commencent à s’intéresser aux services Web 2.0 et les acteurs s’engagent dans des réflexions extrêmement intéressantes pour envisager ces nouveaux développements sur l’internet, en étant à la fois pragmatiques et ambitieux. Le ministère de la Culture en collaboration avec l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Georges Pompidou, l’Ecole du Louvre, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) et le Leden de l’Université Paris 8 ont organisé un séminaire durant l’année 2007 « muséologie, muséographie et nouvelles formes d’adresse au public » (http://www.iri.centrepompidou.fr/seminaires/museologie.php). Ce dernier était l’occasion d’exposer des réflexions sur les innovations, notamment technologiques, tant des musées que des entreprises travaillant avec les musées. Celles-ci abordaient à plusieurs reprises le Web 2.0.

Bien souvent, les professionnels de musée parlent de leurs intentions de développer des services Web 2 sur le site de leur institution, tout comme leurs intentions de mobiliser des objets communicants très courants comme le PAD, le téléphone mobile ou le lecteur MP3. Mais ils présentent aussi des concepts développés en interne comme « visite plus » à la Cité des sciences et de l’industrie pour envisager un visiteur-internaute, désirant prolonger sa visite de musée, retrouver son parcours ou sa photographie (Vidal, Paris, 2004). Ou encore des guides multimédia, expérimentaux, permettant de s’envoyer, via l’internet, des données glanées sur le parcours de visite augmentée (le Louvre). En collaboration avec des prestataires de services, ils présentent également des développements multimédias accessibles et téléchargeables sur l’internet, comme des vidéos sur la collection du Mucem produites par l’entreprise Voxinzebox. Des projets de mise en ligne de vidéos émanant d’expositions, de blog avant l’ouverture d’une exposition, ou encore la possibilité de podcaster des visites virtuelles de musée (le cas de la Cité de la Musique).

Cependant, si ces exemples très concrets témoignent de ce qui est en train d’émerger dans les musées français, les technologies 2.0 restent relativement rares dans le panorama actuel. Les musées bénéficient certes de sites récents offrant des services complets, ainsi que l’accès élargi à des contenus, mais ils s’engagent de façon assez timide dans l’aventure de ce qui est parfois appelée « culture2.0 ». On peut supposer que les professionnels veulent se montrer prudents sur les aspects juridiques engendrés par les modifications d’auctorialité. L’analyse permet de retracer quelques expériences, assez hétérogènes, parfois périphériques à l’institution muséale, témoignant d’une certaine appropriation des technologies 2.0.

Alors que le Louvre (http://www.louvre.fr ), qui a énormément fait évoluer son site, n’offre pas de services Web 2.0, le nouveau site du musée d’Orsay s’engage dans le développement de consultations personnalisées et d’espaces personnels (http://www.musee-orsay.fr), et rend son livre d’or lisible en ligne.

Le Musée des Arts Décoratifs (MAD) donne accès au livre d’or électronique des expositions (http://www.lesartsdecoratifs.fr/) qu’il nomme « forum »  également, dans la mesure où les internautes peuvent répondre à des messages préalablement déposés. Le livre d’or électronique est une sorte de prolongation du « forum » d’échange, un service sur l’internet précédent le Web 2. Or, les musées se sont toujours montrés réticents à se lancer dans l’aventure du forum, complexe à gérer (Vidal, Parent, 2003) : laisser la possibilité, même limitée, à ses publics en ligne de répondre à d’autres interventions que celle de l’institution apparaissait un acte de communication important et risqué. Les précautions concernant la modération des commentaires garde trace de ces inquiétudes. Dans ce livre d’or/forum, les messages des internautes postés depuis le musée ou après leur visite, sont très courts, très subjectifs, et de plus la modalité de participation au forum laisse dubitatif.

Sur le tout nouveau site du Musée National des Arts et Métiers (http://www.arts-et-metiers.net/), l’un des premiers musées français à avoir produit un site web, quatre fils RSS sont disponibles ( pour les événements, les expositions, les conférences et la revue).

Le site du Musée du Quai Branly (MQB) présentait jusqu’en juin 2007, une bande-annonce vidéo de l’exposition « Qu’est-ce qu’un corps », dévoilant ainsi l’ambiance -plus que son contenu propre- que les visiteurs pouvaient vivre dans l’espace d’exposition. La vidéo fonctionnait comme une mini visite virtuelle, utilisant le panoramique dans la perspective de favoriser l’immersion du visiteur. Des extraits de l’audioguide de l’exposition étaient téléchargeables. Sur le nouveau site (juin 2007, http://www.quaibranly.fr/), les bandes annonces vidéos des expositions n’existent plus. Les nouvelles expositions ne présentant pas de podcasts, il semble que l’ouverture vers les technologies Web 2.0 n’ait duré qu’un bref instant.

Une autre initiative est notable au Musée de l’Homme qui accompagne sa rénovation d’un blog, intitulé « Sagablog » - rappelant le titre de l’exposition « La Saga de l’Homme »- (http://www2.mnhn.fr/sagablog//). Développé avec la technologie DotClear, un logiciel libre distribué selon les termes de la GNU General Public License, couramment utilisée dans la blogosphère, le blog présente les contributions via deux modes, reliés : les catégories (8, selon les thèmes de l’exposition « L’Homme exposé » « épisode 1 » ou de conférences présentées par le musée) et les archives. La première contribution date du mois de janvier 2007, toutes les contributions du mois de janvier sont publiées par l’équipe projet, aucune d’entre elles n’a reçu de commentaire. En revanche, la contribution de l’équipe projet du mois de février présentant une exposition : « installation contemporaine du collectif d'artistes TRAXCE, Une métaphore pour dire la nécessité de faire le tri, d'abandonner pour mieux renaître », dans le contexte où « Le Musée de l'Homme ouvre ses portes pour écrire une nouvelle page de son histoire » a reçu 45 commentaires. Ces derniers, plutôt courts, provenaient de visiteurs de l’exposition, livrant leurs impressions. Les mois suivants sont ponctués de contributions par l’équipe projet, par de célèbres scientifiques comme Yves Coppens, Tvetan Todorov, ou par d’autres auteurs, sachant écrire des contributions savantes (certains se présentent, par exemple maître de conférences au Museum d’histoire naturelle). Les autres commentaires font davantage l’objet d’écritures subjectives présentant un sentiment post-visite plus ou moins éclairé.

Un autre blog avant l’ouverture de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration est également publié (http://blog-chantier.histoire-immigration.fr) donnant accès au site du musée (http://porte-doree.histoire-immigration.fr). On constate que des contributions sont adressées par des visiteurs ayant saisi de rares occasions d’ouverture du chantier (comme la nuit des musées), mais évidemment provenant aussi de professionnels du musée sur place. Peu de commentaires sont postés, mais de nombreuses images témoignent de l’avancée du chantier. Dans ces deux cas, le blog se réduit essentiellement à une présentation institutionnelle, sans réelle interactivité.

Deux autres initiatives sont notables, l’une concernant une exposition à venir, l’autre un futur musée. Le créateur du blog sur S. Gainsbourg à la Cité de la Musique  (http://www.cite-musique.fr/gainsbourg2008/) est le concepteur de l’exposition sur le chanteur qui ouvrira en octobre 2008. Il est le seul contributeur à avoir posté un « article » le 29 juin 2007, accompagné d’une vidéo. Animé par l’envie d’échanger des idées, avec à l’appui des documents de ses recherches, le concepteur a décidé de lancer ce blog, qui devrait vraisemblablement être temporaire (de juillet 07 à octobre 08). Aucune archive ne permet, au moment de l’analyse du site de lire des documents, comme l’introduction du blog l’annonce. Sans doute est-ce la raison pour laquelle aucune autre contribution n’a été postée sur le blog de la future exposition ? Pour contribuer, le lien conduit à une adresse électronique qui s’ouvre dans le logiciel mail de l’internaute : gainsbourg2008@cite-musique.fr, la même adresse que celle correspondant au « contact ». On suppose alors que le bloggeur-concepteur d’exposition souhaite filtrer les contributions. La traduction de l’introduction du blog en anglais doit correspondre à une attente de contributions à l’international.

Le responsable de la coordination des projets informatiques et multimédias au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM) a quant à lui choisi de faire découvrir le musée et sa collection via Delicious (http://del.icio.us/dalbera) ou Flickr (http://www.flickr.com/photos/dalbera/sets/72157600049159182/comments/). Dans ce cas, un professionnel du musée prend l’initiative, avant l’ouverture d’un musée, de se lancer dans l’aventure du web2.0. L’initiative cherche encore à séduire pour inviter à visiter le futur musée ; l’url du site est livrée : « Les collections présentées ici ne correspondent qu’imparfaitement à ce que montrera le futur musée…En 2011, le nouveau musée marseillais donnera à admirer le trésor culturel des peuples de l’espace euro-méditerranéen ». Les contenus circulant sur ces sites web2 sont donc garantis ; le musée bénéficie de réseaux de diffusion et de mode de rayonnement très originaux pour un musée. Cette stratégie peut constituer un double avantage pour l’institution. Sur Flickr, les internautes découvrent alors un journal des collections de l’exposition « Trésors du quotidien ? Europe et Méditerranée », une aide à la visite, et des renseignements pouvant susciter la curiosité. L’incitation à adresser des commentaires ne provoque pourtant que deux commentaires en deux mois. L’avertissement concernant la reproduction des images marque bien les craintes que ressentent tous musées dans le cas de diffusion hors site officiel. Si bien que même si les images peuvent être taggées, le site prévient des limites : « La reproduction des images et des notices associées n'est permise que pour des usages culturels et éducatifs, avec mention écrite du musée et de l'exposition en cours. Les images sont protégées par licence Creative Commons ».

Une autre initiative originale a été prise par le Musée Galliera, musée de la mode et de textile de la Ville de Paris. Le musée a donné « carte blanche » au créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac (JCDC) pour une rétrospective de ses créations, une exposition-performance intitulée Gallierock Si le site du musée Galliéra, accessible par le portail des musées de la ville de Paris ne présente que succinctement l’institution (http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=102), une interview vidéo du créateur est disponible : il y explique la scénographie et le principe de l’exposition. Il mentionne que pour la première fois un CD musical, la « bande originale » de l’exposition-performance, est spécialement édité. L’exposition bénéficie par ailleurs d’un site MySpace spécialement dédié ; on peut y consulter divers contenus tels que les diaporamas de créations de JCDC, ainsi que la présentation d’un livre récemment publié sur le créateur. Dans un univers visuel évoquant celui de l’exposition, on peut également y écouter le CD. Il est possible de retrouver sur Youtube des vidéos tournées par des visiteurs dans l’exposition. Le site officiel du créateur (http://www.jc-de-castelbajac.com/) donne accès à un plan interactif et à de multiples vues de l’exposition. En tant qu’auteur de l’exposition, il trouve ainsi une manière de documenter sur cet espace ses réalisations, à l’instar d’autres expositions réalisées. On peut se demander dans ce cas si l’institution muséale se satisfait de ce mode de circulation des contenus, qui dévoilent peut-être plus l’exposition qu’elle ne l’aurait souhaité.

Ces blogs et sites Web 2.0 gérant de façon variée la distance à l’institution, sont peut-être les prémices d’un nouveau modèle auctorial pour les contenus muséaux, et des possibilités de nouvelles collaborations des publics à la conception d’expositions, mais ils ne constituent pas pour l’instant des « espaces » de réels échanges électroniques.

Conclusion

Le développement des multimédias en ligne dans la sphère muséale a conduit à réinterroger la notion d’usage. Les nouvelles médiations rendent compte de l’inscription de l’usager comme utilisateur puis producteur de contenus à destination d’usagers secondaires. Naît également la figure d’un usager collectif, s’appropriant et partageant des contenus variés dans une chaîne indéfinie de médiations. Cerné à travers les flux qu’il engendre; cet acteur collectif est de plus apte à attribuer une réputation aux sites, ce qui influe sur leur fréquentation.

La généralisation de la logique du Web 2.0 conduit à étendre cette chaîne d’usages et d’usagers potentiels, et à repenser dans le même temps le modèle de diffusion des musées. Il ne s’agit plus, pour un propriétaire de contenu d’en délivrer des parties à un autre ignorant, mais de s’inscrire comme maillon d’une chaîne d’internautes élaborant, du fait de ces processus collectifs, des contenus profitables pour tous, ou encore de tirer partie de la « sagesse des foules », selon l’expression de l’inventeur de l’appellation « Web 2.0 » Dale Dougherty de la société O’Reilly Media. En permettant de nouvelles manières de concevoir la création, l’échange et la gestion des informations sur l’internet, ces technologies, de plus en plus utilisées par les musées, contribuent à modifier le schéma des relations entretenues entre l’institution muséale et ses publics. Son autorité en tant que dispensateur d’un savoir légitime est confrontée à ces évolutions.

Le Brooklyn Museum s’est pleinement engagé dans une telle démarche, utilisant la palette des technologies du Web 2.0 pour construire de nouveaux liens avec les publics (visiteurs ou internautes) du musée. Ces niveaux d’échanges et de collaboration dans la création des contenus en ligne s’accompagnent en effet d’actions plus traditionnelles de participation, et c’est la conjonction de ces différentes actions qui font du Brooklyn Museum un acteur jouant pleinement son rôle dans l’espace public à l’âge du Web 2.0. On relève également plusieurs initiatives innovantes de la part des musées (Archimuse, 2007), comme le projet STEVE (http://www.steve.museum/), nommé aussi « The Art Museum Social Tagging Project » piloté par des professionnels de musées américains et de grandes institutions muséales comme le Guggenheim Museum, le Los Angeles County Museum of Art ; The Metropolitan Museum of Art. Il permet aux internautes de tagger les œuvres d’art des collections des musées ; une nouvelle occasion ou façon de découvrir les musées.

Au-delà de l’appropriation des technologies, encore relative, mais pour autant concrète, par les musées français, ce sont peut-être les formes plus traditionnelles de participation qui marqueront les évolutions les plus remarquables dans les musées. On en veut pour exemple le projet actuellement développé par l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Georges Pompidou (http://www.iri.centrepompidou.fr/) qui fait l’objet d’une communication sur l’internet. Il invite les internautes à s’inscrire sur un site dit « de l’Amateur » pour engager ce qui préfigure une mise à disposition d’outils d’écriture et de lecture collaboratives. Il s’agit de présenter des outils d'annotation et un logiciel, nommé « Lignes de Temps » pour développer une attitude critique sur les films et les images. Correspondant tout à fait au nouvel engagement du secteur muséal en faveur des technologies mobiles dans les salles des musées, le projet, centré sur les dispositifs de médiation de visite, invite à une participation des publics à leur élaboration, et rejoint d’une certaine manière la logique du Web 2.0.

References

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Cite as:

Crenn, G., and G. Vidal, Les Musées Français et leurs publics a l’âge du Web 2.0. Nouveaux usages du multimédia et transformations des rapports entre institutions et usagers ? , in International Cultural Heritage Informatics Meeting (ICHIM07): Proceedings, J. Trant and D. Bearman (eds). Toronto: Archives & Museum Informatics. 2007. Published October 24, 2007 at http://www.archimuse.com/ichim07/papers/crenn/crenn.html